mercredi 26 septembre 2007

Questions réponses sur l'hypnose...



L’hypnose est-elle un état artificiel, anti-naturel ?
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Non... Il semblerait même que chacun de nous expérimente cet état de conscience "hypnotique" plusieurs fois par jour et qu’il puisse être utile et nécessaire au maintien de notre équilibre mental.

Erickson a appelé "common everyday trance" cette transe commune quotidienne, légère, qui apparaît lorsque nous nous évadons du présent, "dans la lune", absorbé dans un roman ou un film à la télévision, en attendant notre station dans le métro ou parfois même en conduisant. C’est un état d’être normal et propre au règne vivant. Et c’est cet état léger que l’Hypnose Thérapeutique reconnaît et amplifie.
Chacun d’entre vous ayant cette faculté naturelle en lui, chacun va donc pouvoir bénéficier des bienfaits de l’utilisation de l’Hypnose.


On m’a dit que je n’étais pas hypnotisable...
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L'état d'hypnose est naturel et chacun l'expérimente chaque jour sans le savoir. Les neurologues pensent même que cet état de "transe légère quotidienne" est indispensable à l'équilibre mental et physique. La personne qui vous a donc dit cela n’a tout simplement pas trouvé pour vous le chemin qui mène à cet état de conscience.

Vous découvrirez par vous-même, au fil de votre formation ou d'entretiens avec un bon hypnothérapeute, l’art et la manière de bâtir cette voie royale de découverte intérieure. Et vous apprendrez par la même occasion à vous prendre en référence en ce qui concerne vos limites et possibilités personnelles.


L’Hypnose est-elle une forme de sommeil ?
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Malgré l’étymologie du mot qui désigne aujourd’hui ce phénomène naturel, et la fréquente immobilité relative du sujet en état hypnotique, l’hypnose n’a rien en commun avec le sommeil, ni même avec l’état d’éveil ordinaire. Aucune similitude n’a pu être relevée par les nombreuses recherches électroencéphalographique entre éveil, hypnose et sommeil profond ou paradoxal, bien que l’on ait récemment découvert une zone spécifique du cerveau qui ne s’active que durant la transe hypnotique.

La personne en État Modifié de Conscience va donc rester tout à fait "consciente" d’un bout à l’autre de la séance d’Hypnose Thérapeutique, la partie inconsciente de son esprit se chargeant d’une éventuelle amnésie des moments clés... au retour ! C’est ce qui va lui donner l’impression de sommeil, d’oubli, mais seulement lorsqu’un tel état d’amnésie spontanée a été atteint -ce qui n’est pas toujours le cas- et sauf si vous l’avez induit volontairement.

L’Hypnose a par contre un point commun avec la production de rêves, en ce sens qu’elles ne surviennent, l’une ou l’autre, que lorsque le sujet se sent en parfaite sécurité.


Le sujet est-il sous influence de l’hypnotiseur ?
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Non, bien au contraire : lorsque vous êtes en transe hypnotique, vous gagnez en contrôle sur vous-même, puisque cet État Modifié de Conscience va vous permettre de décupler votre créativité, vos capacités d’apprentissages, de mémorisation et de souvenir, comme de modifier votre perception de l’écoulement du temps, de maîtriser vos émotions ou de contrôler votre pression artérielle, la coagulation de votre sang, la cicatrisation de votre peau ou la calcification de vos os, de faire varier le rythme de votre cœur ou la température de votre corps et de modifier des sensations comme le ressenti de la douleur…

En transe hypnotique, vous avez bien plus de contrôle sur votre vie.


Mais tout ça, c’est quand même de la manipulation !
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Oui !! Mais comme lorsque vous avez rendez-vous avec cette charmante personne et que vous modifiez sciemment votre tenue, votre langage, votre façon de parler et jusqu’à votre manière de vous tenir… Auriez-vous un objectif en tête ?? Et c'est la même chose à chaque fois que vous désirez obtenir quelque chose (le sel à table, un emploi, le calme auprès de vos enfants, qu'une personne angoissée se rassure, qu'un ami partage vos bons souvenirs de vacances, etc.).

Manipulation ?… ou Communication humaine ? Réfléchissez : il est tout aussi impossible de ne pas "manipuler" que de ne pas communiquer. Et le thérapeute ou le coach est payé pour vous aider à atteindre vos objectifs, alors il agit avec vous comme vous agissez vous-même dans les situations où vous mettez tout en œuvre pour réussir. Si vous voulez appeler cela "manipulation", alors ajoutez l'adjectif "thérapeutique". La manipulation de l'Hypnose est la même que celle du kinésithérapeute, une manipulation thérapeutique, technique et sûre.

Ainsi, le sujet en transe hypnotique garde toute sa volonté, et peut-être bien plus qu’à l’état d’éveil ordinaire. Personne ne pourra l’obliger à agir contre son gré, sa morale ou son intégrité physique en utilisant simplement l’Hypnose. Chacun garde son libre arbitre ; ce que d’ailleurs le processus éricksonien favorise.

Une personne influençable le serait donc parfaitement sans aucune hypnose ! La manipulation de l’Hypnose est la même que celle du Kinésithérapeute : thérapeutique. Elle est faite pour soigner.

Alors, l’utilisation de techniques puissantes de communication par des gens mal intentionnés sur de tels sujets est évidemment possible : comme on peut utiliser un bistouri pour sauver des vies en Chirurgie... ou assassiner quelqu’un. Tout est une question d’Éthique.

Sans bon outil, vous ne pouvez rien faire. Ni le mal… ni le bien.

Quoi qu’il en soit, l'instinct de survie bloque quand même tout ce qui pourrait aller à l'encontre de la personne, et les techniques éricksonienne évitent au thérapeute ou au coach de se projeter, ou d’émettre, même inconsciemment, ses croyances et convictions personnelles. Pour faire du mal, il faudrait déjà très bien savoir faire du bien, et tout faire à l'envers. Autrement dit : il faudrait le faire exprès ! On ne peut pas faire du mal avec l'Hypnose Ericksonienne par inadvertance ou incompétence...

"L’Hypnose Ericksonienne est moins manipulatrice que
toute autre approche psychothérapeutique dont j’ai été témoin" - John Grinder



Il paraît que certains sujets ne se sont jamais réveillé ?...
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...c’est évidemment un des problèmes majeur de l’hypnose... Dans le métier, nous avons un " taux de perte " à ne pas dépasser…

Mais non !! :-)) L’état hypnotique est un état des plus naturels : comment voulez-vous que la personne ne retrouve pas son état d’éveil ordinaire ? Sauf si elle a du sommeil en retard, bien sûr !

De très sérieuses études scientifiques, plusieurs fois reprises depuis une soixantaine d’année, montrent que même un sujet très sensible à l’état hypnotique, laissé seul, sort de sa transe hypnotique spontanément au bout de vingt minutes maximum... ou s’endort paisiblement d’un sommeil naturel réparateur. En plus, dès que vous aurez expérimenté sur vous-même, vous vous rendrez bien compte que vous gardez un certain contrôle tout au long des événements. Très souvent, vous resterez conscient d’un bout à l’autre de l’expérience. Et lorsqu’il vous arrivera de "partir" franchement, c’est parce que vous aurez toute confiance en votre accompagnateur... et en vous-mêmes !


L'Hypnose soigne-t-elle ou guérit-elle ?
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L'Hypnose soigne... vous guérissez !

L'Hypnose est un outil, que votre thérapeute vous apprend à utiliser, c'est tout. Quoi que cela puisse souvent paraître magique à un débutant, il n'y a rien d'extraordinaire là-dedans ; et comme tout outil, la valeur de ce que vous obtiendrez dépendra de l'art et la manière dont vous l'utiliserez.

Un bon jardinier sait où et comment planter ses graines, mais il n'a pas le pouvoir de les faire germer. Seule la vie sait cela. Personne au monde ne peut forcer une graine à germer... Donc, l'Hypnose vous initie à la juste façon de semer vos "graines de changement" et si vous avez bien travaillé, alors la Vie fera le reste !

Pourquoi dit-on hypnose "thérapeutique" ?
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D’abord, parce que c’est à cela que sert généralement l’hypnose. Mais vous pourrait aussi bien l’utiliser pour améliorer votre vie, trouver les solutions à des problèmes complexes, ou pour travailler à votre "développement spirituel"...

L’aspect thérapeutique a historiquement été prédominant en raison des capacités de connexions à un plus vaste domaine psychologique de l’expérience hypnotique : déclenchement de nouvelles chaînes associatives ("liées à l’état"), accroissement de la créativité, contact avec l’inconscient (le "guide intérieur"), possibilité de "recadrage" spontané ou provoqué de l’information, de revivre des situations passées en restant distant du côté émotionnel ... etc, etc.


Existe-t-il un risque à utiliser l’Hypnose ?
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Seul est dangereux la personne qui se prétend "thérapeute" et qui n'a pas la compétence et les qualités humaines et professionnelles pour pratiquer une thérapie (hypnotique ou non). Et le fait de posséder des diplômes ("médecin", "psychologue" ou "psychothérapeute"...) ne change rien à l'affaire !

L'hypnose en elle-même, comme phénomène, est parfaitement inoffensive.

Ce que l’on peut en faire, par contre, peut être soit favorable soit défavorable à la personne... car l’Hypnose est une approche efficace, c’est à dire "qui a de l’efficacité" : si vous prenez un couteau pour enfant, à pointe arrondie, vous ne risquerez pas de vous blesser, mais vous n’arriverez jamais non plus à couper votre viande avec !

Si l’Hypnose était inefficace, vous n’encourriez aucun "risque". Pas même celui de guérir ! Tout outil agissant peut être utilisé "bien" ou "mal". Voyez cette question avec votre Conscience, et en tant que patient : choisissez attentivement votre hypnothérapeute.

De plus, l'état particulier d'attention intérieure que l'on appelle "hypnotique" est commun au genre humain, et certainement animal. Les outils qui lui sont propres sont tout autant naturels, universels et incontournables, et chacun de nous les utilise quotidiennement, sans même le savoir, tant personnellement que professionnellement... En vous formant en Hypnose Ericksonienne, vous pourrez apprendre à les reconnaître et les utiliser pour votre plus grand bénéfice.

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MILTON H. ERICKSON : Un thérapeute hors du commun


Le docteur Milton Erickson était un psychiatre américain, connu et reconnu. Dans un premier temps, il a exercé dans différents hôpitaux d'État puis s'est installé en cabinet privé à Phœnix (Arizona) en 1949.

A partir de cette période, il a donné bon nombre de conférences et séminaires dans différentes villes des États-Unis. Il a été, entre autres, Président de l'American Society of Clinical Hypnosis ainsi que fondateur et rédacteur en chef de l'American Journal of Clinical Hypnosis.

Dès la faculté, son intérêt s'est porté sur l'hypnose et les phénomènes hypnotiques. Ses études, recherches, découvertes et développements lui ont permis d'avoir un rôle essentiel dans le renouveau de l'hypnose.

Sa renommée et son extraordinaire talent lui ont valu d'inspirer les nouvelles thérapies telles que la thérapie systémique, les thérapies brèves et la programmation neurolinguistique. Jay Haley, praticien en thérapie familiale et stratégique, le nomme "Un thérapeute hors du commun".

Milton H. Erickson est né le 5 décembre 1901 dans une ville minière du Nevada où sont venus s'installer ses parents. Puis la famille repart dans une ferme du Wisconsin où il grandit et passe son enfance. Sa scolarisation permet de découvrir quelques handicaps : amusie et arythmie (perte de la capacité à percevoir les rythmes musicaux), on l'a dit aussi dyslexique et daltonien. Ces premières difficultés se transformeront plus tard en expérience et il les utilisera en thérapie.

D'ailleurs le "sage de Phœnix" a beaucoup puisé dans ses propres souvenirs comme dans les expériences de ses patients pour raconter des histoires, créer des métaphores.

A l'âge de 17 ans, il est atteint d'une attaque de poliomyélite. Il entend un soir les médecins annoncer à sa mère qu'il est condamné et qu'il ne verra probablement pas l'aurore. Le jeune Milton demande alors que les meubles de sa chambre soient changés de place de manière à pouvoir contempler le lever du soleil le lendemain matin.

Son vœu est exhaussé et il peut admirer le lever du soleil. Mais il sombre dans le coma et à son réveil, trois jours plus tard, il est paralysé. Seuls ses yeux restent mobiles et ses oreilles attentives. Pendant des mois, il a tout le temps d'observer, écouter, ressentir le monde autour de lui. Un de ses principaux sujets d'observation est sa petite sœur qui apprend à marcher. Il étudie comment se fait l'apprentissage de la marche et s'exerce à retrouver ou visualiser mouvements et sensations dans son corps. C'est ainsi qu'il fait sa propre rééducation.

A 21 ans, il entre en première année de médecine et c'est en troisième année qu'il découvre l'hypnose avec les séminaires du Dr Hull (1923-1924).

Il se marie une première fois en 1923. De cette union naîtront trois enfants. La séparation intervient 10 ans plus tard et c'est lui qui a la garde des enfants.

En 1928, il est médecin et exerce en psychiatrie comme assistant au Rhode Island State Hospital, puis devient chef du service de recherche au Worcester State Hospital dans le Massachussetts, de 1930 à 1934.

Il s'installe dans le Michigan en 1934 où il est nommé directeur de la recherche psychiatrique au Wayne County Hospital. Cette même année, il rencontre la psychologue Elisabeth Moore dont il aura 5 enfants. Sa deuxième femme restera à ses côtés jusqu'à sa mort. De 1939 à 1948, il est directeur de la recherche et de la formation psychiatrique.

Le climat humide et froid du Michigan lui provoquant allergies et douleurs (séquelles de la polio), il part pour l'Arizona avec sa famille et ouvre un cabinet en libéral à son domicile de Phoenix.

Une deuxième attaque de poliomyélite l'atteint à l'âge de 51 ans. C'est la douleur plus que la paralysie qui le fait souffrir. Et malgré cela, il poursuit son exercice, ou plutôt son art, et continue ses consultations, conférences, enseignements et recherches sur l'hypnose.

Il décède le 25 mars 1980 d'un choc infectieux.